Certaines familles dorment directement sur le bitume. En juin la température oscille entre 35 et 40° en journée
Des bénévoles distribuent tous les jours des biens de première nécessité (vêtements, chaussures, petit équipement…)
Un nouvel arrivant vient s’installer sous le pont d’un important axe routier.
Un mât de tente abandonné après le déménagement de l’ensemble des migrants du terminal E1 vers le terminal E2 à cause du démarrage de la saison touristique en Grèce.
La marine nationale grecque approvisionne chaque jour le camp en nourriture. Les repas sont préparés par une entreprise de restauration collective, et distribués par des bénévoles venus de toute l’Europe voire même des Etats-Unis.
Un bénévole grec et un enfant migrant attendent à l’ombre le moment de commencer la distribution des repas.
Dès le début de l’après-midi, les caisses s’alignent devant le point de distribution des repas. Elles détermineront la place de chacun dans la file d’attente. Mais bien souvent les caisses sont déplacées, ce qui créé de vives tensions le soir venu.
La distribution de lait concentré en conserve tourne vite à la désorganisation totale et est prise d’assaut par les enfants qui embarquent bien plus que la seule boîte initialement prévue par personne.
La distribution du dîner s’organise en 2 files, hommes d’un côté, et femmes / familles de l’autre. En plein Ramadan, elle est souvent un moment de tension : dépit devant le menu, pénurie de certains aliments, longue attente…
Le point d’eau sert à la fois à se fournir en eau potable (grâce à des bidons), à faire la vaisselle, et à se laver (5 fois par jour avant la prière pour les pratiquants musulmans) et à faire sa lessive.
Terminal E2, des centaines de tentes côtoient les piliers du pont.
D’une tente à l’autre, des fils sont étendus afin d’y faire sécher le linge.
La distribution des produits d’hygiène tourne vite à la foire d’empoigne, tout le monde essaye de se servir en même temps, et essaye de négocier plus que le nombre prévu par personne…
Les bénévoles vont finalement devoir écourter la distribution.
Terminal E2, un enfant migrant devant le campement.
Terminal E2, à l’intérieur du bâtiment se trouve un café avec wifi. Les migrants y passent beaucoup de temps pour recharger leur téléphone et communiquer avec leur famille.
Les bénévoles, outre la distribution des repas, passent du temps à jouer avec les enfants, qui apportent beaucoup de joie, malgré la situation difficile dans laquelle ils se trouvent.
Quelques jouets et accessoires sont apportés par des bénévoles et distribués quotidiennement aux enfants.
Toutes les petites filles ont des ongles magnifiques grâce à une équipe de bénévoles suédoises qui organise des petits ateliers maquillage. Les enfants ne sont pas scolarisés.
« Hellas Liberty », ce bateau au nom ironique fait face au campement.
Bien que cela soit interdit, les jeunes hommes n’hésitent pas à plonger dans le port pour se rafraîchir et s’amuser.
Les migrants préfèrent rester au camp du Pirée plutôt que d’aller dans les camps officiels, car la ville d’Athènes est seulement à quelques kilomètres.
Seuls les hommes profitent de ces moments d’amusements, les femmes sortent peu du campement, et restent la plupart du temps près des tentes.
Un entrepôt du terminal E2 accueille également de nombreuses tentes.
Cet entrepôt a été évacué de force au début du mois de juillet. De nombreux migrants ont perdu toutes leurs affaires.
Une équipe de médecins volontaires est présente 24h/24 sur le camp. Ils doivent traiter de nombreux cas de déshydratation pendant le Ramadan.
Dilawar est Pakistanais. Il a été arrêté par la police grecque à la fin du mois de juin car ses papiers étaient expirés. Après plus de 3 mois en centre de détention, il a été libéré en octobre et a obtenu un titre de séjour temporaire.
Le camp du Pirée abrite de nombreuses familles dont le périple s’est interrompu à la fermeture des frontières européennes.
Un dessin d’enfant exprime le rêve de tous les migrants présents sur le port.
Negia, ex-réfugiée cubaine est la co-directrice bénévole du camp du Pirée. Elle organise le départ de certaines familles vers un autre camp bénéficiant de meilleures installations.
L'absent
Raouf est Pakistanais, il espère obtenir une « white card », sésame pour rester en Grèce. Il est très apprécié des bénévoles à qui il offre des oranges gravées à leur prénom.
Les différentes nationalités présentes sur le port ne se mélangent pas vraiment, Afghans, Syriens, Pakistanais restent entre eux. Il y a parfois une certaine jalousie envers les Syriens qui obtiennent plus facilement le statut de réfugiés.
Bien souvent les familles débarquent sans aucune affaire, qu’elles ont dû abandonner en cours de route.
Samim est Afghan, il a trouvé ce T-shirt portant l’inscription « Waiting for an angel to carry me home » à son arrivée en Grèce après une terrifiante traversée de la Méditerranée. Il espère rejoindre l’Allemagne.
Pour passer le temps, une autre occupation consiste à pêcher.
Un drapeau européen trône dans le café de la capitainerie, pour beaucoup de migrants la Grèce n’est pas la « vraie Europe », celle dont ils rêvent se trouve en Allemagne, France, Suède, Grande-Bretagne…
Tout au long de la journée, les bateaux de croisière accostent puis repartent, sous les yeux des migrants bloqués au port.
Le campement est coupé en deux par une route très passante. Le point d’eau se trouvant de l’autre côté de la route, tout le monde la traverse plusieurs fois par jour.
Une nouvelle journée qui se termine, une journée de plus à attendre des décisions politiques qui ne viennent pas.
